Durant l’année, nous avons produit ou acheté des articles destinés à la vente. C’est la fin de notre exercice comptable mais nous n’avons pas tout vendu. À ce moment-là intervient l’étape de valorisation des stocks.
C’est important car si nous faisons le choix de ne rien faire, notre comptabilité ne reflétera pas la réalité.
Pourquoi ?
Illustration…
Exemple sur n
Nous avons acheté 100 bonbons. La facture s’élève à 200 €, soit 2 € le bonbon.
Oui, la maison ne fait que du bonbon haut de gamme.
Nous vendons chaque bonbon 3,50 €.
Nous en avons vendu 25.
Oui, le bonbon haut de gamme se vend mal, malheureusement.
Nos produits s’élèvent donc à 87,50 € (3,50 x 25)
Nous constatons donc un déficit de 112,50 € (200 – 87,50).
Or, considérer que l’on est en déficit alors qu’il nous reste 75 bonbons à vendre n’est pas cohérent.
Si on ne prend pas en compte la valeur de notre stock dans la comptabilité, le résultat de l’exercice comptable sera erroné.
Ne vous tracassez pas pour la date de péremption des bonbons :
le taux de sucre est tellement important qu’ils sont inaltérables dans cet espace-temps.
Et ce n’est pas tout… notre erreur va se reporter sur l’année suivante, explications :
Un an plus tard (n+1)
Ô joie, nous avons trouvé un nid de gourmands et avons vendu tous nos bonbons.
Nos produits s’élèvent donc à 262,50 € (3,50 x 75).
Comme nous avons passé toutes nos charges concernant l’achat des bonbons sur l’exercice précédent, nous pouvons fièrement constater un excédent de 262,50 €.
Un gros déficit une année, un gros excédent l’année suivante… Ce n’est plus une analyse financière, c’est les montagnes russes !
Si on ne ne fait rien contre cette situation, chaque année nous allons faire le yo-yo et notre comptabilité ne reflétera pas la réalité.
Or, en compta, le principe de “continuité de l’exploitation”, c’est important.
Cela signifie que l’on part du principe que notre activité va se poursuivre sur plusieurs années. Les charges et produits apparaissant dans la comptabilité doivent tenir compte de ce facteur.
La solution : l’inventaire et la valorisation des stocks.
D’abord, on compte les produits qu’il nous reste à vendre.
Puis, à l’aide d’une multiplication, on évalue la valeur de notre stock.
Enfin, on intègre ce montant dans notre comptabilité.
L’inventaire doit impérativement être réalisé à la fin de l’exercice afin que les bonbons vendus en début d’année suivante ne soient pas comptabilisés sur le mauvais exercice…
L’inventaire
Allez, on reprend notre exemple mais, cette fois-ci, on fait l’effort de réaliser notre inventaire à la fin de la première année.
Notre inventaire révèle qu’il nous reste donc 75 bonbons à vendre à la fin de notre premier exercice comptable.
Comme chaque bonbon a été acheté 2 €, la valeur de notre stock s’élève à 150 € (2 € x 75 bonbons).
Concrètement, qu’est-ce que cela va donner ?
En n :
On a déboursé 200 € pour acheter nos bonbons.
On en a vendu pour un total de 87,50 €.
La valeur de notre stock s’élève à 150 €.
On constate un excédent de 37,50 €
(87,5 € + 150 €) – 200 € = 37,50 €
En n+1
La valeur de notre stock au départ de l’année est de 150 €.
Nos 75 bonbons sont vendus pour un total de 262,50 €
On constate un excédent de 112,5 € :
262,50 – 150 = 112,50 €
Et maintenant…
Vous vous demandez probablement par quel tour de passe-passe on peut traduire de telles acrobaties dans des logiciels de comptabilité obtus et étroits d’esprit ?
Vous le découvrirez dans notre prochain épisode intitulé : Écritures comptables pour valoriser les stocks
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Peut-être vous interrogez-vous aussi au sujet de cette étrange photo d’illustration choisie pour l’article montrant trois bicyclettes ensevelies sous une montagne de bonbons… L’image provient du court-métrage Sommer ’94 réalisé par Basti et Oliver Schwarz dont j’assure la promotion en France à travers mon blog consacré au cinéma allemand ThrillerAllee.
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